Fragments

4 mai > 22 juillet 2001

Avec Odon, Marcel Alocco et Max Charvolen

Les années soixante dix sont marquées par un esprit de révolte tendant à redéfinir la nature même de la création artistique. L’art ne se fixe plus pour tâche de divertir ; il se veut d’abord expérimental. Ainsi toute une génération de créateurs se trouve, par différents itinéraires, à redécouvrir la spécificité du langage plastique et à explorer toute possibilité d’expression.

C’est l’ouverture à de nouvelles attitudes qui refusent toute subjectivité au profit d’une certaine impersonnalité, de toute idée de style au profit d’innovations techniques souvent simples voire archaïques (pliage de Simon Hantaï, tressage de François Rouan, répétition mécanique d’une forme de Viallat,…). Cesser de faire académiquement de la peinture pour faire créativement la peinture, tel est le but poursuivi.

Marcel Alocco (un des piliers de l’École de Nice et fervent défenseur de Fluxus), Max Charvolen (émule de Support-Surface, cofondateur du Groupe 70) et dans un registre différent, Odon ont adopté ces nouvelles pratiques de la peinture. Privilégiant un vocabulaire immédiatement perceptible, ils ont choisi une démarche dans laquelle se rencontrent réflexion théorique et activité artisanale (déchirement, couture, détissage pour Alocco, moulage, arrachage pour Charvolen, découpage, tressage, torsion pour Odon) comme affirmation volontaire d’un geste constitutif de l’œuvre.

Mesurées, calculées mais sans austérité, ces œuvres révèlent une certaine poésie visuelle prouvant que « donner sens » à la peinture ne peut faire oublier la qualité du travail pictural.

À travers ces trois parcours, c’est l’invitation à redécouvrir cette mise en cause de la peinture de chevalet. L’invitation a pour seul but d’apporter une information approfondie sur un des mouvements avant-gardistes qui a marqué la scène artistique.

2001-2