La peinture est-elle toujours aimable?

15 novembre 2006 > 28 janvier 2007

Avec Louttre.B, Joël Trolliet, Ralph Cutillo, Martin Bissière et Erik Lavesque

Au cours des dernières décennies, créations minimalistes, performances et installations ont banalisé l’acte pictural devenu alors un geste créateur classique et jugé insuffisant. Il y règne même une certaine réticence à reconnaître la place de la peinture dans l’art contemporain.

Face aux dogmes esthétiques actuels, Louttre.B et ceux de la génération nouvelle, Joël Trolliet, Ralph Cutillo, Martin Bissière, Erik Levesque, font acte de résistance.

Ces « affranchis » déclament être des peintres, convaincus que le principe créateur dans les arts plastiques c’est la main. Indistincte, confuse, l’inspiration ne peut se préciser que dans le geste artisan avec une matière concrète faite de ligne, d’espace et de couleur lumière.

Moins une surface colorée, la toile est une machine à vivre puisque animée par un temps propre que lui a infusé l’artiste. 

La peinture détient ainsi le privilège de la matérialité ; aucune description ne peut jamais épuiser l’œuvre peinte. Faite d’intelligence souple et de sensualité fine, elle se suffit et parle d’elle-même, mieux que les mots.

La trentaine d’œuvres exposées, pour la plupart des peintures de grands formats, présente des visions différentes de la peinture où l’on peut reconnaître des influences européennes et américaines. Mais elles exhibent une même jubilation à se raconter avec des formes simples et de la couleur.

Au nom de leurs émotions esthétiques les plus profondes, Louttre.B, Joël Trolliet, Ralph Cutillo, Martin Bissière, Erik Levesque croient avec ferveur à la vertu de la peinture. Elle reste, pour ces passionnés, une des expressions les plus hautes de la spiritualité.

Un Coup de Rouge (2)
Louttre.B, "Un coup de rouge" © Adagp, Paris 2006