AUTOUR DE L’EXPOSITION

  • Vernissage
  • Démonstration de taille
  • Visites guidées
  • Mercredi Lecture
  • Ateliers pratiques
  • Mardis midis en musique

René et Jean LETOURNEUR, sculpteurs de père en fils

28 mai > 20 juillet 2025

L’exposition

« Mon père René Letourneur, premier grand prix de Rome de sculpture en 1926, expliquait qu’il avait eu sa vocation de sculpteur dès l’enfance, en voyant les ouvriers ornemanistes tailler la pierre sur les façades parisiennes ! La frontière entre métier d’art et art n’existait pas ; René veillant jusqu’à la fin de ses jours à rappeler la fraternité qui le liait sur les chantiers aux ouvriers voisins, car ils travaillaient avec les mêmes outils.

Sa longue carrière se scinde en deux parties : la commande publique de 1927 à 1970 avec la réalisation de plus de 70 sculptures intégrées à l’architecture (théâtre Jean-Vilar à Suresnes, monument aux morts d’Alençon, lycée d’Arras, pont du Pecq, parc de Sceaux …) puis, de 1970 à sa mort, une production privée centrée autour de la taille du marbre. L’une de ses œuvres majeures, Les trois figures, groupe de trois femmes taillées d’un seul tenant dans un bloc de marbre de Naxos, se trouve sur le parvis de l’église de Fontenay-aux-Roses dans sa transposition en bronze.

Je n’ai commencé l’exploration plastique du domaine de la Turbulence, entrevu en 1973 par le biais de l’exposition de l’ONÉRA – Office national d’études et de recherches aérospatiales – au Palais de la Découverte à Paris (« Sciences, formes, couleurs »), qu’après avoir achevé huit années d’apprentissage du métier de sculpteur, de maître à élève. Cela incluait : la mise au point et la taille directe sur pierre et sur marbre, le modelage et la forge des outils, enfin le maniement des contraintes de l’anatomie. Un nu féminin en pierre d’1m20 analogue aux chef-d ’œuvres des compagnons, acheté par la ville de Fontenay-aux-Roses, a mis un terme à cette formation en 1983.

Si mes recherches m’ont conduit à collaborer avec des scientifiques, j’ai conservé toutes les techniques si longuement apprises auprès de René.

L’intelligence de la main venant en quelque sorte valider les constructions de l’esprit, et raviver l’héritage des maîtres du passé.

L’art, avec les procédés traditionnels, peut être aussi la vitrine des métiers d’art, dans la mesure où l’intelligence de la main se manifeste de la même façon, avec les mêmes outils.

Supprimons les artistes – mais ne se sont-ils pas déjà éliminés ? – resteront les artisans.
Mais peut-on encore parler d’art si sa dimension artisanale a disparu ?

Voici le grand enjeu de notre époque, et j’espère que cette exposition mettra en évidence qu’un maître des années 1930 et un sculpteur engagé dans les rapports avec la science parlent en réalité le même langage.

Le langage immémorial de la Forme. »

Jean Letourneur
3 décembre 2024

Ressources 
René Letourneur, "Boudeuse", 1973
Jean Letourneur, "Discobole", 1995
La parole à…

Au niveau inférieur, l’exposition « La parole à… » à cette fois-ci été réalisée par les membres de l’Atelier de médiation thérapeutique de Sophie Coumeff et Gaëlle Flicoteaux, ergothérapeutes, à la Clinique FSEF Sceaux.

« Corps et âmes de femmes, Approche avec notre regard, nos mains dans la terre.

Ce projet de partenariat proposé pour la première fois par la Maison des Arts d’Antony, dans le cadre du dispositif La parole à… à la Clinique FSEF Sceaux qui accueille adolescents et jeunes adultes souffrant de troubles psychiques, en « soins-études », a été une très belle aventure. Il a également été difficile et éprouvant, compte tenu des délais et de ce que cela impliquait, pour tous les participants, tout au long de cette traversée de la création.

Ils ont formé un petit groupe très hétérogène de cinq jeunes, différents, de par leur histoire, leur parcours, leur sensibilité, ainsi que par leurs fragilités.

Répondre avec eux par la création à l’exposition de sculpture de « René et Jean Letourneur, de père en fils » a été un vrai challenge.

Ce qui a retenu l’attention du groupe face à la présentation de ces artistes a été la dimension du lien : le lien de la relation à la mère, le lien à soi-même, à l’autre, à la féminité, le lien à l’altérité, le lien à son corps porteur de vie mais aussi de souffrance, le lien d’emprise parfois, le lien fusionnel…

Il ressort de cet atelier « Créart’Sculpture Expo » une confrontation à la matière d’un groupe de jeunes, novices dans la sculpture, mais porté par le désir d’exposer, d’être compris et reconnus, voire tout simplement d’être aimés. Parfois douloureusement, ce désir les a animés tout au long de leur processus de création et de mise en œuvre.

Liens et résonnances avec leurs pairs, avec leurs familles, avec les soignants, avec l’institution « mère » aussi.

                                          Le lien qui retient et qui parfois libère… »

Sophie Coumeff, ergothérapeute

Gaëlle Flicoteaux, ergothérapeute

Juliette Lebeau, éducatrice spécialisée

De la Clinique FSEF Sceaux

Raconte-moi une œuvre !

Dans une exposition, les œuvres sont souvent accompagnées d’un cartel, une pancarte énumérant des informations scientifiques permettant aux visiteurs de les identifier avec plus ou moins de détails.

« Raconte-moi une œuvre ! «  propose d’inventer des cartels personnels pour quelques œuvres de l’exposition, choisies en fonction de l’âge et des spécificités du groupe partenaire, et de les présenter dans les salles en regard des œuvres pendant toute la durée de l’exposition. Avec pour seule contrainte le format A5, les participants sont ainsi invités à se laisser porter par leur ressenti en dessinant, peignant, écrivant, etc.

Retrouvez dans les salles les notices très personnelles réalisées par les membres de l’Atelier Sculpture de l’Association Valentin Haüy-AVH animé par Sabine Rey, pour accompagner six œuvres de l’exposition. Une fois n’est pas coutume, il s’agit cette fois de cartels audios à écouter en scannant les QR codes !

Cartel réalisé pour l’œuvre ci-dessous

Jean Letourneur, Vortex, 2023