Sculptures

15 octobre 1999 > 2 janvier 2000

Avec Thibaud Guilet et Bernard Mélois

Une vingtaine de sculptures, en tôle émaillée et carton dit « d’emballage » seront présentées à la Maison des Arts du 15 octobre 1999 au 2 janvier 2000.

Leurs créateurs réunis pour cette occasion, Bernard Mélois (né en 1939) et Thibaud Guilet (né en 1956) partagent un même credo : manipuler des matériaux simples, dérisoires ou récupérés pour le plaisir d’expérimenter des formes nouvelles malgré contraintes et limites.

Comme César, Tinguely et d’autres, Mélois et Guilet poursuivent la voie ouverte par Picasso et Schwitters. Ils n’ont pas de « préjugés de la matière » pour reprendre la formule d’André Breton, ils le font par nécessité, par goût du jeu. Le contact de la matière offre à l’esprit créateur de multiples possibilités d’inventions – « On doit  pouvoir créer sans moyens et créer sa propre forme de beauté » selon Mélois -.

Ainsi, la tôle émaillée – récupérée de vieux pots de chambre, casseroles émaillées…- comble Mélois par l’apport de la couleur à l’état naturel et l’élaboration d’une technique personnelle ; tandis que le carton par ses ressources multiples permet une grande liberté à l’écriture plastique de Guilet.

Dans un jeu étonnant de formes et de matières, ces sculptures ainsi transformées, sublimées par le geste créateur, révèlent l’univers de ces deux artistes : rêverie et poésie de Guilet, ironie et légèreté de Mélois.

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Willy Ronis : sur le fil du hasard, rétrospective

14 janvier > 27 février 2000

De sa fonction première qui est la « reproduction exacte », la photographie est devenue un champ de créations autonomes atteignant un stade de pratiques et de styles divers.

Bien plus qu’une technique, elle est aussi un instrument au service de l’information, du souvenir, de la fabrication d’images, de l’illustration, « dynamisé » par un regard individuel.

En ce qui concerne Willy Ronis (né en 1910), c’est selon ses propres termes, un regard, une sensibilité « toujours en ordre de marche » et une éthique « lisibilité et respect des autres ».

« Sur le fil du hasard » n’est pas seulement une rétrospective de l’œuvre de Willy Ronis ; c’est une promenade tout au long de ce XXème siècle finissant : évènements petits et grands, petites histoires simples et anodines attrapées au vol par le hasard objectif.

C’est aussi une invitation à travers ces 68 clichés à (re)découvrir le travail photographique de Ronis : une organisation graphique de l’image associant humanisme et picturalité, visuel et musical.

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Mosaïques

7 avril > 23 juillet 2000

Avec Cécile Bouvarel, Nathalie Carsalade d’Ornano, Giovanna Galli, Riccardo Licata, Verdiano Marzi, Michèle Massiou, Pascale Pigeon et Fabrice Vannier

Moyen d’expression pourtant contraignant et fastidieux, la mosaïque a toujours su attirer l’attention des artistes-peintres. Certains même l’ont choisi pour en faire leur technique de prédilection. Tel est le cas de Bouvarel, Carsalade d’Ornano, Galli, Licata, Marzi, Massiou, Pigeon et Vannier réunis pour cette exposition.

Pour expliquer cet enthousiasme, ces mosaïstes créateurs s’accordent à reconnaître que l’attrait de cette forme d’art commence par le plaisir des matériaux. Leur recherche et leur trouvaille sont le point de départ de l’œuvre, leur façonnage et leur appareillage contribuent à son expression finale.

Puisque la mosaïque « impose la touche uniforme, même séparée », la tâche de chacun consiste, selon sa sensibilité propre, à établir dialogues et affinités entre chaque matériau utilisé (pierres naturelles et pâtes de verre, pâtes de verre et céramique, pierres naturelles, céramiques et métal, céramiques et objets insolites,…), entre tesselles et liant, à trouver l’équilibre rythmé entre tesselles et interstices, à capter la lumière dans le réseau des arêtes vives, à la fixer dans la pierre…

Bref, à jeter sur le mur une composition harmonieuse et aisée qui ne doit pas faire sentir le laborieux travail. Par le jeu fantaisiste des tesselles, oublier l’angoisse de la toile blanche car selon Alain, « où la matière  collabore en résistant, ici se trouve l’inspiration ».    

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Toucher du bois

20 octobre 2000 > 7 janvier 2001

Avec Dall’Anese, Renonciat, Subirá-Puig, Vermeil et Zorko

Une trentaine de sculptures essentiellement en bois est présentée à la Maison des Arts. Des œuvres de cinq sculpteurs qui éprouvent pour le bois un certain attrait jusqu’à l’adopter comme matériau d’expression privilégié. Vermeil, Dall’Anese, Renonciat, Subirá-Puig, Zorko voient en ce matériau rustique une grande force expressive conforme à leur propre idéal. C’est à travers ses qualités plastiques qu’ils cherchent à exprimer leurs préoccupations esthétiques. Le bois est d’abord médium.

À partir d’un vocabulaire technique et formel personnel, ils développent ainsi leur vision des choses, entraînant le bois au-delà de ce qu’il est convenu d’en attendre : Subirá-Puig exprime le plein et le vide par la multiplication des volumes assemblés, Renonciat provoque « le toucher de l’oeil » (plus subtil que le toucher primal de la main, selon lui) en métamorphosant le bois, Zorko tente de recréer l’ordre de la nature par un jeu de formes horizontales et verticales, Dall’Anese livre ses réflexions sur la dualité, le temps, la mémoire en opposant le bois et le métal, Vermeil s’inspire de l’énergie brute du vieux bois récupéré pour créer des personnages inspirés à la fois par le répertoire mythologique et son imaginaire.

La prouesse est de ne pas laisser l’idée conceptuelle submergée par trop d’artifices, qui feraient de la sculpture une simple décoration.

Vermeil, Renonciat, Dall’Anese, Subirá-Puig et Zorko sont avant tout des sculpteurs du bois pour le plaisir de le sentir et de le toucher.

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Trompe-l’œil : l’œil trompé

19 janvier > 4 mars 2001

Avec Janine Delaporte, Paolo Intini, Nadine Le Prince, Daniel Solnon et Gérard Willemenot

La trentaine de toiles à la facture lisse, à l’impeccable dessin et à la précision de la touche colorée témoigne qu’un certain nombre de créateurs contemporains s’intéressent encore à un procédé artistique de « re-présentation », jadis en vogue : le trompe-l’œil.

Delaporte, Le Prince, Intini, Solnon et Willemenot s’accordent à représenter des objets d’une manière si naturaliste que le spectateur peut être un instant trompé sur le fait qu’il s’agit de l’objet ou de son image peinte.

Leurs créations réunies dans cette exposition permettent de redécouvrir l’iconographie et le répertoire du trompe-l’œil inchangés depuis le XVIème siècle. Optant pour la valeur stable et de tradition, ils trouvent dans ce procédé artistique des valeurs correspondant à leur éthique du métier pictural, à savoir virtuosité technique à prouver dans le rendu réaliste des matières et au goût du détail, une justesse d’observation de naturaliste. Mais la lecture de chaque peinture en trompe-l’œil nous révèle un « jeu d’esprit » par le biais des objets assemblés qui reflète personnalité et interrogation de chaque créateur.

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Fragments

4 mai > 22 juillet 2001

Avec Odon, Marcel Alocco et Max Charvolen

Les années soixante dix sont marquées par un esprit de révolte tendant à redéfinir la nature même de la création artistique. L’art ne se fixe plus pour tâche de divertir ; il se veut d’abord expérimental. Ainsi toute une génération de créateurs se trouve, par différents itinéraires, à redécouvrir la spécificité du langage plastique et à explorer toute possibilité d’expression.

C’est l’ouverture à de nouvelles attitudes qui refusent toute subjectivité au profit d’une certaine impersonnalité, de toute idée de style au profit d’innovations techniques souvent simples voire archaïques (pliage de Simon Hantaï, tressage de François Rouan, répétition mécanique d’une forme de Viallat,…). Cesser de faire académiquement de la peinture pour faire créativement la peinture, tel est le but poursuivi.

Marcel Alocco (un des piliers de l’École de Nice et fervent défenseur de Fluxus), Max Charvolen (émule de Support-Surface, cofondateur du Groupe 70) et dans un registre différent, Odon ont adopté ces nouvelles pratiques de la peinture. Privilégiant un vocabulaire immédiatement perceptible, ils ont choisi une démarche dans laquelle se rencontrent réflexion théorique et activité artisanale (déchirement, couture, détissage pour Alocco, moulage, arrachage pour Charvolen, découpage, tressage, torsion pour Odon) comme affirmation volontaire d’un geste constitutif de l’œuvre.

Mesurées, calculées mais sans austérité, ces œuvres révèlent une certaine poésie visuelle prouvant que « donner sens » à la peinture ne peut faire oublier la qualité du travail pictural.

À travers ces trois parcours, c’est l’invitation à redécouvrir cette mise en cause de la peinture de chevalet. L’invitation a pour seul but d’apporter une information approfondie sur un des mouvements avant-gardistes qui a marqué la scène artistique.

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2e Biennale d’Antony

14 septembre > 7 octobre 2001

Avec Edouard Manchuelle, Philippe Bertrand, Hélène Deborde, Aïoub Emdadian, Nicole Fellous, Fred Libert, Iris Schelchen et Laurent Thauvin

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Manières de voir

26 octobre 2001 > 6 janvier 2002

Avec Becka, Favre, Flandrina, Jalain, Slvador, Verdier, Wolff

Née des besoins de la peinture – il s’agit d’offrir au regard la chose même – la photographie, divulguée en 1839, va devenir très rapidement un nouveau champ de création autonome nanti d’un langage et de lois spécifiques jusqu’à en devenir l’instrument privilégié au service de l’information, du souvenir, de la fabrication d‘images et de l’illustration.

Cette multiplicité d’utilisations nous rappelle que la photographie est un produit de l’ère industrielle, qu’elle se nourrit d’énormes progrès techniques dont l’évolution ne cesse de bouleverser la vision et l’écriture des photographes. Mais ces perfections, notamment dans les systèmes médiatiques de communication (dont la photographie était la base), ont amené Becka, Favre, Flandrina, Jalain, Salvador, Verdier et Wolff à revoir l’histoire des techniques photographiques et tenter une démarche de ressourcement à la recherche d’une image volontairement primitive, fragile et aléatoire. Camera obscura, sténopé, calotype, ambrotype, collodion… répondent à leur aspiration créative, à leur souhait de s’éloigner d’une précision photographique devenue banale.

Pour ces photographes, la photographie est création ; elle est un moyen technique au service d’une esthétique picturale.

La trentaine d’oeuvres photographiques réunies ici témoigne de leur enthousiasme.

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Donation Jean Hamon, hors les murs

18 janvier > 3 mars 2002

Avec Adam, Arman, Barelier, Blais, Buraglio, César, Hantaï, Hucleux, Messager et Scherman

Les artistes et le public vivent en étroite harmonie. Elle peut souffrir de heurts ou de retards.

Le ralliement à une œuvre d’art est donc rarement immédiat et unanime. Mais quand l’adhésion est acquise, la communion première peut se transformer en passion sans cesse renouvelée, alimentée de ce désir de possession d’agrandir, au-delà du raisonnable, le premier ensemble d’œuvres constituées. Une collection d’art porte ainsi l’empreinte du regard, de la sensibilité et de la personnalité de son auteur.

L’exposition « Donation Jean Hamon, hors les murs » est un aperçu de cet engagement passionnel. La quinzaine d’œuvres présentée ici en avant-première, fait partie des deux cents pièces de la collection dont Jean Hamon a décidé de faire don au futur centre d’art de l’île Saint-Germain à Issy-les-Moulineaux. Donation qui se fait néanmoins à une condition : le renouvellement permanent de la collection. Elle doit être l’objet d’un travail sans fin et une quête constante de la perfection.

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Sculptures d’argile, vraie nature et grand format

10 mai – 21 juillet 2002

Avec Gérard Bignolais, Nicole Crestou et Gaëlle Welssberg

Représenter l’homme, thème éternel et vieille ambition de la sculpture !

À chaque époque, les artistes l’ont traité, chacun avec sa technique et son style. Des portails romans à Giacometti, l’histoire de l’art est ainsi jalonnée d’œuvres exemplaires d’une grande virtuosité.

Plutôt que de rejeter cette tradition humaniste de la sculpture, Gérard Bignolais, Nicole Crestou et Gaëlle Weissberg ont choisi de l’intégrer dans leur démarche ; sans que leurs réalisations perdent pour autant de leur actualité. La pratique d’une certaine forme de réalisme leur permet de s’échapper de l’étiquette académique.

La terre (crue ou cuite) offre des ressources propices à leur questionnement sur le corps, sa vulnérabilité, son histoire.

La taille des œuvres, grandeur nature (obtenue par prise d’empreinte corporelle, processus occasionnel chez Nicole Crestou mais fondamental dans l’acte créatif de Gérard Bignolais) et grand format (par la pratique traditionnelle du modelage) demande certes une incontestable habileté technique mais traduit surtout une autre conception de la figuration humaine.

Le corps humain est, par définition, le lieu d’inscription de toutes les expériences et de tous les rapports de l’être avec le monde extérieur. Il devient, par conséquent, le « miroir des pulsions intérieures de l’être » pour Gérard Bignolais, lieu privilégié pour Nicole Crestou dans sa quête de la douleur et de la désespérance et pour Gaëlle Weissberg, le support idéal d’une recherche spirituelle, l’espoir d’une immortalité dans l’au-delà.

Pour ces créateurs, l’art n’a de sens que s’il est un témoignage sur la vie et ses paradoxes. Ils ont pour seule aspiration : créer une œuvre à la mesure des sentiments humains.

L’exposition est une invitation à venir découvrir ces différentes lectures.

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