Sculptures d’argile, vraie nature et grand format

10 mai – 21 juillet 2002

Avec Gérard Bignolais, Nicole Crestou et Gaëlle Welssberg

Représenter l’homme, thème éternel et vieille ambition de la sculpture !

À chaque époque, les artistes l’ont traité, chacun avec sa technique et son style. Des portails romans à Giacometti, l’histoire de l’art est ainsi jalonnée d’œuvres exemplaires d’une grande virtuosité.

Plutôt que de rejeter cette tradition humaniste de la sculpture, Gérard Bignolais, Nicole Crestou et Gaëlle Weissberg ont choisi de l’intégrer dans leur démarche ; sans que leurs réalisations perdent pour autant de leur actualité. La pratique d’une certaine forme de réalisme leur permet de s’échapper de l’étiquette académique.

La terre (crue ou cuite) offre des ressources propices à leur questionnement sur le corps, sa vulnérabilité, son histoire.

La taille des œuvres, grandeur nature (obtenue par prise d’empreinte corporelle, processus occasionnel chez Nicole Crestou mais fondamental dans l’acte créatif de Gérard Bignolais) et grand format (par la pratique traditionnelle du modelage) demande certes une incontestable habileté technique mais traduit surtout une autre conception de la figuration humaine.

Le corps humain est, par définition, le lieu d’inscription de toutes les expériences et de tous les rapports de l’être avec le monde extérieur. Il devient, par conséquent, le « miroir des pulsions intérieures de l’être » pour Gérard Bignolais, lieu privilégié pour Nicole Crestou dans sa quête de la douleur et de la désespérance et pour Gaëlle Weissberg, le support idéal d’une recherche spirituelle, l’espoir d’une immortalité dans l’au-delà.

Pour ces créateurs, l’art n’a de sens que s’il est un témoignage sur la vie et ses paradoxes. Ils ont pour seule aspiration : créer une œuvre à la mesure des sentiments humains.

L’exposition est une invitation à venir découvrir ces différentes lectures.

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Estampe d’artiste : les différentes facettes

16 octobre 2002 > 19 janvier 2003

Avec Pierre Collin, Michel Estebe, Nathalie Grall, Didier Hagège, Torben Bo Halbirk, Tomohode Kameyama, Catherine Keun, Khoa Pham, Safet Zec

D’inédites techniques d’expression tel que l’art numérique apportent actuellement d’originales propositions d’écriture et de vision. Mais l’émergence de ces nouveaux supports d’images n’a pu supplanté l’art de l’estampe qui occupe encore une place privilégiée dans la création artistique contemporaine.

La présentation d’une cinquantaine d’estampes d’artistes permet de constater que l’enthousiasme éprouvé par les grands maîtres du passé (pour ce procédé artistique) est resté intact chez Collin, Estèbe, Grall, Hagège, Halbirk, Kameyama, Keun, Pham et Zec. Ils trouvent leur plein épanouissement dans l’action de buriner ou de griffer la plaque. Et le travail de la matière leur confère un délicieux « délassement »

Ils trouvent dans ce langage à la fois conventionnel et de toute éternité (selon Jacques Villon) une grande souplesse. L’estampe leur permet de se manifester avec variété, associant précision et liberté d’expression. Aux techniques traditionnelles viennent s’ajouter celles innovées pour les besoins d’une interrogation esthétique : techniques mixtes, collages, papiers appliqués, rehauts de pastels ou de pigments de couleurs…

Pour ces artistes, l’estampe donne encore matière à attaquer, à soumettre et à inventer.

2002-3

Autour de l’Impressionnisme : peintres de l’école normande

5 février > 13 avril 2003

Avec Léonard Bordes, Georges Bradberry, Eugène Clary, Marcel Couchaux, Joseph Delattre, Pierre Dumont, Julien Féron, Charles Fréchon, Narcisse Guilbert, Narcisse Hénocque, Pierre Hodé, Albert Lebourg, Georges Le Meilleur, Pierre Le Trividic, Maurice Louvrier, Georges Manzana Pissarro, Robert-Antoine Pinchon, René Sautin, Léon Suzanne, Raymond Thibésart

L’impressionnisme, en mettant l’accent sur l’analyse optique et l’émotion ressentie, affirme la conception d’une peinture sans autre signification que l’art de peindre. Fondée sur le visible et non l’idéal, l’esthétique impressionniste, en s’appuyant sur la notion de liberté héritée du Romantisme, ouvre les voies d’une évolution radicale et marque la rupture de l’art moderne avec l’académisme. L’ère impressionniste est ainsi toute à la ferveur des jeunes peintres séduits par la liberté d’expression et d’invention.

L’exposition réunit dix-neuf peintres de l’École normande. Ils représentent deux générations (panorama restrictif, certes) d’artistes qui fraternisent, se regroupent pour un même objectif : dépasser toute forme académique qui étouffe spontanéité et initiative, prendre la vallée de la Seine comme source de leurs investigations.

Ainsi, à l’instar de leurs contemporains Monet, Degas, Renoir, Pissaro et Sisley, les aînés Lebourg, Delattre, Fréchon ou encore Clary s’orientent vers une peinture soumise aux jeux variés des couleurs et des lumières. Tandis que les artistes de la génération suivante, en prenant appui sur des expériences précédentes, s’ouvrent à d’autres modernités picturales orientées plus vers une méditation intellectuelle et une organisation rationnelle de la nature. On évoque ici, le post-impressionniste Bradberry, les fauvistes Pinchon, Dumont, Sautin ou encore le cubiste Hodé.

La quarantaine d’œuvres présentées ici permet d’apprécier cette grande diversité.

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3e Biennale d’Antony

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17 septembre – 12 octobre 2003

Avec Robert Wehrlin, Françoise Caillette Deneubourg, Sonia Choffour-Ouorou, Anne Moser, Yvon Mutrel, Emmanuel Schamelhout et Jean-Marc Sicard

Vitrail : de l’enchantement coloré

22 octobre 2003 > 4 janvier 2004

Avec Jean Bazaine, Thierry Gilhodez, Pierre Lafoucrière, Jacques Le Chevallier, Jean Le Moal, Alfred Manessier, Atelier Rousselet de Rougemont 

L’élégance architecturale du vitrail, dû à l’équilibre entre la structure porteuse, le fin rideau de plomb et la surface des verres, est à l’origine des règles dont on ne saurait se libérer.

Avec des procédés d’exécution immuables depuis le Moyen-Âge, le vitrail aurait pu être un art négligé, lieu de créations dérivées ou relâchées.

Mais pour avoir su mêler couleur, lumière et division mélodique de l’espace, il est et reste un langage fascinant pour les créateurs contemporains préoccupés d’espace, de couleur et de lumière. Ils y voient, à travers le langage créatif du verre, de nouveaux champs d’exploration susceptibles de bouleverser le geste d’artiste et le savoir-faire traditionnel.

Plus qu’une simple composition colorée, le vitrail donne un sens à la lumière, elle-même volume sculpté à l’intérieur d’un édifice.

Transposer l’image peinte dans le champ de la transparence avec la lumière pour médium est un défi intéressant. Servir la perception sensible de cette lumière est la préoccupation majeure. Cette célébration de la lumière est un long travail difficile mené en symbiose entre maîtres verriers et artistes non verriers.

Couleurs et lignes suffisent à traduire les atmosphères, pour certains. Pour d’autres plus ouverts aux techniques verrières, le vitrail n’est plus une image plate ; il est d’abord volume de lumière.

Cette exposition, à travers des créations d’Anne Le Chevallier, Claire de Rougemont, Bazaine, Manessier, Le Moal, Lafoucrière, Gilhodez et Rousselet, propose une lecture de ces différentes expressions de la lumière.

Parce qu’il est caractère, originalité, puissance et expressivité, le vitrail est un art à part entière au même titre que les Arts Plastiques.

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Jean Bertholle et Jean Le Moal : œuvres de 1930 à 1990

14 janvier > 14 mars 2004

Avec Jean Bertholle et Jean Le Moal

Jean Le Moal (né en 1909) et Jean Bertholle (1909-1996) appartiennent à ce que la critique des années 40 et 50 a appelé « la tradition française » issue de Cézanne en passant par Braque, Picasso, Matisse, Villon et dont la « Nouvelle École de Paris » se veut l’héritière. Ils ont pour commune passion : celle « d’édifier un art nouveau en poursuivant la voie que leur avaient tracée leurs grands devanciers » (André Lejard)

Figuratifs à leur début, ils se sont orientés un temps vers le Surréalisme, une synthèse équilibrée de certains éléments de la pratique cubiste (pour la construction) et de l’esprit surréaliste (pour le souffle poétique). Le passage à la non-figuration vers la fin des années 40 est senti comme une nécessité absolue, un besoin d’une liberté picturale toujours plus grande. Gommer les références, s’éloigner de l’objet pour aller vers l’essentiel tel a été leur préoccupation majeure.

Mais pour éviter toute gratuité au langage des formes et des couleurs, ils adoptent une abstraction relative fondée sur une peinture de relation avec la Nature.

Si l’œuvre de Le Moal indique clairement une volonté constante de traduire, par la peinture, la structure intime de la nature et les rythmes élémentaires qu’il cherche à saisir au-delà des apparences, celle de Bertholle aux accents fantastique et surréalisant se situe à mi-chemin de l’abstraction et de la figuration, de l’ésotérisme et de la géométrie.

La rétrospective des œuvres présentées, créations de 1930 à 1990 regroupant peintures, sculptures, objets-peintures, tapisseries, a pour dessein d’évoquer soixante ans d’aventure picturale au cours desquels ces deux compagnons de toutes les aventures picturales d’après-guerre se cherchent, se trouvent et s’épanouissent. Elle permet de suivre le cheminement, fait d’humilité, d’une création perpétuellement remise en question, aux rebonds majeurs, traversée de crises fécondes mais toujours en quête de son propre dépassement.

2004-1

Nature & Création finlandaise

5 mai > 25 juillet 2004

Avec Akseli Gallen-Kallela, Johanna Häiväoja, Eeva-Liisa Isomaa, Sanna Kannisto, Mikko Paakkola, Heli Rekula et Rafael Wardi

Le cadre géographique exceptionnel de la Finlande, composé de forêts denses et d’innombrables lacs, favorise tout contact étroit avec la nature. Aussi être en harmonie avec ces grands espaces rudes a toujours été un moment privilégié pour ses habitants.

Pour l’œil « éveillé » romantique, il voit en cette immensité, un lieu de refuge, de contemplation et de méditation où l’homme renoue avec son propre moi. De ce fait, le concept « nature » et tout ce qui est associé -paysage, lumière, couleur- est omniprésent dans l’art finlandais.

Comme le réel n’est rien d’autre que la projection du regard qui le scrute, qui l’interroge, différentes lectures sur la nature sont données.

La lecture est engagée chez Akseli Gallen-Kallela (1865-1931), figure majeure de l’art finlandais au tournant du XXème siècle et initiateur du « carélianisme *» pour qui l’art du paysage est un moyen idéologique susceptible d’éveiller l’identité nationale. Tout l’effet de ses « paysages d’atmosphère » tient à l’ambiance « saisie » qui doit insuffler un sentiment patriotique.

Elle est lyrique chez Eeva-Liisa Isomaa et Johanna Häiväoja qui perpétuent la tradition du paysage romantique par l’évocation des éléments naturels –nuages, glace, neige, eau, vent- dans leur œuvre.

La lecture est conceptuelle chez Rafael Wardi, pour qui la mémoire, le souvenir et l’émotion définissent sa perception de la nature. Elle l’est pour Mikko Paakkola qui rêve d’espaces inconnus où s’affrontent lumière et ténèbres.

Elle est enfin critique et écologique chez Sanna Kannisto et Heli Rekula qui s’interrogent sur les rapports entre nature et sciences.

Conçue et réalisée avec l’Ambassade de Finlande et de l’Institut Finlandais, cette exposition, à travers une trentaine d’œuvres et un large éventail de moyens d’expression, peinture, gravure, aquarelle, sculpture et photographie, vous propose de parcourir l’univers de ces « rêveurs de mondes » qui ont pour point commun : la communion spirituelle et poétique avec la vie.

2004-2

De Chine et d’encres

27 octobre 2004 > 9 janvier 2005

Avec Jean Degottex, Henri Michaux, Frédéric Benrath, Le Kouros, Li Xin, Shan Sa, Zhou Gang

La rupture avec les canons classiques de représentation a orienté les recherches esthétiques vers une grande autonomie du fait plastique. Pour l’artiste en quête d’un mode d’expression qui privilégie l’interprétation suggestive, qui favorise la fusion entre construction mentale et gestuelle expressive, la tradition picturale chinoise, par ses moyens d’expression, ses théories esthétiques et ses attaches religieuses, lui offre des ressources incomparables pour se renouveler l’acte créateur,.

Art essentiel en Chine, la peinture est considérée comme une manifestation la plus élevée du génie créateur de l’homme. Émanant d’une attitude philosophique de la Vie, cet art pictural tend à exprimer essentiellement le rapport entre l’homme et l’Univers en recherchant l’union réussie de la matière et de l’esprit, de l’émotion et du sujet contemplé. Malgré une étude et une observation rigoureuse de la nature, la ressemblance de la forme extérieure n’a qu’une valeur limitée. L’importance est donnée à la recherche de « l’ambiance suggestive » et de « la beauté de l’âme »

Les œuvres infidèles au témoignage des sens, semble-il, troublent l’esprit du spectateur.

C’est par les traits nés du jeu combiné Pinceau-Encre que l’artiste chinois exprime les multiples aspects du monde. Selon Shi Tao (1642-env.1718), la touche du pinceau, continuation immédiate et gestuelle de l’état d’âme, est une question de vie.

L’accent est alors mis sur la qualité du trait et les nuances de l’encre pour conférer, avec le Vide (espace blanc non peint, élément important du langage pictural chinois), une cohésion interne à la surface peinte.

Donner substance et sensation à la forme, transmettre l’esprit, cette conception esthétique chinoise se retrouve dans la démarche de certains artistes de l’Occident. Ceux qui puisent leur inspiration dans les vieilles civilisations à la recherche de nouveaux horizons par la méditation et la contemplation.

Ainsi, le geste inscripteur est devenu sujet même du tableau chez le peintre-poète Henri Michaux et Jean Degottex, figures majeures, entre autres, du mouvement calligraphique abstrait. Et les réalisations de Frédéric Benrath et Le Kouros conservent les vibrations sensibles et émotives d’un dialogue passionné avec les grands rythmes de la nature et de l’univers.

Si la peinture à l’encre reste un médium essentiel des jeunes artistes contemporains chinois comme Shan Sa, Li Xin et Zhou Gang, leurs encres sur papier de riz dénotent cependant la quête d’une union parfaite des esthétiques orientale et occidentale. À la recherche de stimulants visuels, l’élaboration du matériau comme une authenticité du geste artistique leur est nécessaire. Ceci malgré un respect évident des traditions séculaires de la peinture chinoise.

À travers une quarantaine d’encres sur papier, l’exposition est une invitation à la confrontation de ces différents mondes de rêve et de méditation, ceux de la vie intérieure.

2004-3

Jacques Henri Lartigue, photographe et peintre

19 janvier > 26 mars 2005

Auteur de quelques-unes des plus belles photographies du XXème siècle, Jacques Henri Lartigue (1894-1983) est un collectionneur passionné des instants de bonheur de sa vie. Cette entreprise, née d’une impétueuse nécessité “retenir ce qui sans cesse passe” est le point de départ d’une œuvre prolifique.

Dans cette quête insatiable, il passe indifféremment de la photographie à la peinture en passant par l’écriture. Des moyens d’expression appelés “jeux magiques” qui se complètent, qui se répondent, et en quelque sorte, qui apaisent l’angoisse de Jacques Henri Lartigue dans cette tentative contre le travail inéluctable du temps.

La photographie, d’origine mécanique, a pour mission de fixer l’instant magique. Trop fugace pour restituer la profondeur du modèle. Trop lisse pour exprimer l’essence des choses. La peinture, art de rendre visible l’invisible, propose, par l’agencement de couleurs, de traits, du jeu de la pâte, une image qui soit expressive de sa vision.

De ce grand album de souvenirs de Jacques Henri Lartigue se dégage la sagesse et la joie devant la beauté de la vie. L’œuvre nous révèle un amateur passionné (le plus grand des amateurs selon le photographe Richard Avedon) animé par une curiosité toujours en éveil et la volonté constante de se dépasser.

L’exposition “Jacques Henri Lartigue, photographe et peintre” présente 119 photographies de portraits (réalisées de 1899 à 1983), collection provenant de l’Association des Amis de Jacques Henri Lartigue et 7 portraits peints grand format, prêt du musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq de l’Isle-Adam.

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La BD, arrêt sur Imaginaire

27 avril > 26 juin 2005

Avec Philippe Buchet, Philippe Druillet, Fred, André Juillard, Marc-Antoine Mathieu, José Luis Munuera, Lidwine et José Roosevelt

L’auteur de bande dessinée a quelque chose à rendre visible, conjuguant pour cela l’amour de ce qu’il raconte et la science de son métier.

Alors, au service de la narration, l’élaboration d’un langage graphique alerte et enlevé suppose que le dessin de bande dessinée, remis en valeur au XIXème siècle soit d’abord un dessin de réflexion.

Pour nourrir notre affectivité et nous inciter à la rêverie, il doit faire preuve de la direction de ses personnages, de son sens du montage, de son originalité, de la qualité de son trait et de la couleur employée.

Il a à sa disposition, pour une lecture immédiate et fugace, deux systèmes de narration hérités du Moyen-Âge, la case (qui renvoie à un récit syncopé) et la bande (à un déroulement fluide du récit), l’ellipse, l’espace vide entre les cases, pour impliquer dans le processus créatif. Par rapport à l’action contée, tout son effort se concentre alors sur l’expressivité de ces paramètres.

Chaque image est ainsi un idéogramme dont le décodage est clair mais non évident.

La présentation d’une centaine de planches, de crayonnés et de mises en couleur nous invite à la lecture d’un média malléable et souple, un art vivant et autonome dont le seul but est de donner consistance à l’imaginaire.

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